Le Printemps de la recherche d’EDF : des avancées technologiques aux nouveaux défis

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Le 15 octobre avait lieu le Printemps de la recherche d’EDF à Saint-Herblain. Cette année, l’événement s’est intéressé aux Energies Marines Renouvelables, l’installation du parc éolien au large de Saint-Nazaire en étant une belle illustration. Retour sur un programme riche en informations :

Une matinée de présentation : Connaissez-vous la Chaire maritime ?

Chaire maritime
Lors de cet événement de nombreux acteurs des Energies Marines Renouvelables et de l’environnement marin étaient présents (EDF, Brown May Marine France, Royal Belgium Institute,…). Parmi ces acteurs, on retrouve la Chaire maritime représentée par Brice Trouillet, enseignant chercheur à Nantes Université. Cette chaire s’appuie sur les compétences de l’IUML. Elle a été un des acteurs clés des French American Innovation Days sur l’Eolien Flottant en juin 2022.

Cette Chaire a pour objectif de se centrer sur la recherche des activités humaines en mer et la planification de l’espace maritime pour ainsi définir les modalités de partage de la mer. En effet, désormais l’océan a une dimension multi-usage (pêche, énergies marines renouvelables, tourisme…) : il est important de prendre en compte l’ensemble de ces activités et de partager l’espace maritime de façon équitable. Le travail de la Chaire est à l’échelle nationale, cependant, grâce aux événements comme le Printemps de la recherche d’EDF, celle-ci se nourrit des retours d’expériences des pays étrangers pour l’adapter à la France.

Son programme scientifique s’oriente autour de deux axes :

  • L’élaboration des méthodologies innovantes pour produire de nouvelles données : La Chaire maritime travaille donc à :
    • Créer des données pour décrire le déroulement spatio-temporel des activités, en s’appuyant sur des méthodes novatrices
    • Développer des outils de collecte spécifiques et des portails de gestion de données multi‐sources et multi‐échelles
    • Lorsqu’elles existent, consolider les données en affinant les méthodes d’échantillonnage et les modes de représentation (cartographie dynamique, indicateurs...)
  • L’accompagnement des acteurs dans les démarches de planification spatiale maritime : Dans ce contexte, la Chaire maritime travaille à :
    • Mobiliser les analyses prospectives pour proposer des options de colocation / cohabitation
    • Améliorer l’évaluation des impacts socio‐économiques à l’échelle des filières et des territoires
    • Promouvoir des outils d’aide à la concertation qui favorisent le dialogue et l’implication des parties‐ prenantes (SIG participatifs, serious games...)

Sa présence lors du printemps de la recherche d’EDF est donc indispensable de par son rôle central et sa connaissance du monde maritime.

Un événement de partages : L’expérience comme source d’apprentissage :

               L’éolien flottant : premier test à grande échelle : Provence Grand Large

PDLR

L’après-midi était, de son côté, ponctué de moments d’échanges. Une première table ronde sur l’« Eolien flottant : les défis de l’industrialisation », a permis de mettre en avant le projet expérimental : Provence Grand Large. C’est en 2010 que nait le projet, sélectionné par la Commission Européenne dans le cadre du programme NER 300 dédié au déploiement de projets innovants dans le domaine des énergies renouvelables.
En 2023 le projet sera mis en service. Actuellement 3 éoliennes flottantes sont en cours d’installation au large de Fos sur Mer. Chacune d’entre-elles aune puissance de 8,3 MW soit un total de 25 MW à elles trois permettant ainsi de répondre à une consommation de 45000 personnes. Ces éoliennes flottantes se caractérisent par leur capacité à être installées à des fonds importants (ici à 100m de fond) permettant ainsi une certaine distance avec la côte (ici à 17km de la côte)

Si on prend en exemple le projet du parc éolien de Saint-Nazaire, qui est composé d’éoliennes posées et non flottantes, on peut mettre en évidence l’efficacité de ces Energies Marines Renouvelables. Ainsi pour un parc de 80 éoliennes posées de 6MW de puissance chacune, l’énergie produite est de 480MW soit 20% de la consommation des habitants du 44. Dans ce cas, les éoliennes sont situées à 12KM des côtes. En effet, étant posées au sol, elles sont installées dans une zone de profondeur de 12 à 25m. On considère qu’au-delà de 50 mètres, la technologie flottante devra être privilégiée.
 

On remarque ainsi l’efficacité de ces moyens qui vont permettre de lutter contre le réchauffement climatique en produisant une énergie plus verte.
 

               De nombreux défis à relever 

Cependant, cette avancée des technologies soulève de nouveaux défis :

  • Quelle adaptation des ports aux projets éoliens ? En effet, une éolienne de 174 mètres de haut se compose d’un flotteur en acier et béton de 100m de haut. Dans ce cas, comment peuton s’assurer que le port peut supporter l’ensemble de ces éléments ?
    La question du transfert du quai au bateau se pose également.
    Audelà de l’infrastructure, la co-habitation et la gestion des autres activités sur le port sont aussi à prendre en compte comme les céréaliers, les chantiers navals,….
     
  • La mesure de l’impact environnemental : Nolwenn Quilien, cadre de recherche écologie marine chez France Energie Marine, met en avant le projet ABIOP+, que pilote scientifiquement Nantes Université. Ce projet s’intéresse à la biocolonisation des structures en mer. En effet, ce paramètre crucial est rarement pris en compte pourtant le développement d’organismes vivant sur des éléments immergés en mer, aussi appelé biofouling, affecte tous les types de structures. Les données récoltées par des projets comme ABIOP+ démontrent que le biofouling est un problème critique pour les liaisons mobiles fond-surface telles que les lignes d’ancrages et les câbles dynamiques. Ainsi, ces données sont nécessaires pour assurer une pérennité aux technologies. Les analyses vont ainsi permettre de mieux connaître les impacts et ainsi de mieux maîtriser le déploiement des technologies. Nantes Université est un des centres d’excellence mondiaux sur ce sujet, comme en témoigne le projet I2FLOW mené avec les USA.
     
  • Comment rendre plus attractifs les métiers dans le domaine maritime et ainsi attirer les jeunes en formation ? En France, le secteur des Energies Marines Renouvelables a pris du retard contrairement à ses voisins européens. Il y a donc un vrai enjeu à former et recruter des personnes compétentes. Patrick Guérin, responsable du BUT Génie Industriel et Maintenance à Nantes Université, a signalé la difficulté à attirer des candidats en sortie de baccalauréat. Ce milieu en développement est encore méconnu des jeunes. Il est donc nécessaire de mettre en place une communication permettant la mise en avant du monde maritime.
    Nantes Université propose de nombreuse formation dans le monde maritime du bac+2 au bac+5 :

Les BUT (Bac+2) BUT



 

Licences pro

Les Licences pro (Bac+3
)



 

Les diplômes BAC +5 Master



Ainsi ce printemps de la recherche a permis de partager les différentes expériences de chacun et de mettre en évidence l’efficacité des technologies environnementales employées. Mais comme tout développement, de nombreuses questions et de nombreux défis sont encore à relever pour assurer le meilleur des avenirs au secteur tout en protégeant l’environnement.

Mis à jour le 24 mai 2023.
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